Face à la crise politique de l’Union européenne : l’indispensable combat culturel sur les valeurs

La question des valeurs européennes se pose à plusieurs niveaux, avec une acuité croissante depuis que l’hypothèse d’une convergence progressive vers des valeurs universelles d’inspiration occidentale est mise à mal par au moins deux tendances : l’affirmation des pays émergents, sans que leur développement économique aille forcément de pair avec une évolution libérale sur le plan politique, et le défi de l’islamisme radical. L’écroulement de l’utopie marxiste n’a pas débarrassé la « société ouverte » de ses ennemis et le retour des fanatismes nationalistes ou religieux semble vigoureux et durable. Ce contexte change la donne : les valeurs qui ont pu sembler triomphantes au cours des années 1990 se trouvent désormais sous pression ce qui, paradoxalement, renforce leur caractère européen. En effet, cette évolution « désuniversalise » ces valeurs et met aussi en évidence des nuances, voire des différences significatives entre les deux rives de l’Atlantique, permettant ainsi de distinguer une spécificité européenne au sein de l’ensemble occidental. Un socle de valeurs qui méritent d’être qualifiées d’européennes apparaît ainsi non seulement parce qu’une grande partie du monde les perçoit (et parfois rejette) comme telles, non seulement car elles sont historiquement d’origine européenne, mais aussi parce qu’il y a une interprétation et une pratique spécifiquement européennes de ces valeurs qu’on peut par ailleurs qualifier d’occidentales, tout en postulant leur universalité.

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Réflexion menée par Thierry Chopin Directeur des études de la Fondation Robert Schuman, professeur associé à l’Université catholique de Lille (ESPOL) et Lukas Macek Directeur du campus centre et esteuropéen à Dijon (Collège universitaire) de Science Po